samedi 25 décembre 2010

Cadeau de Noël

Bonsoir à tous ! Comme vous vous en doutez mes promesses scriptoriales n'engageant que les abrutis qui y croient (donc ni vous ni moi), le défi de Noël était une idée irréalisable tant d'un point de vue physique que psychique. C'était les fêtes et je n'ai pas eu le temps de travailler là dessus, point barre.

Cependant dire que je compte abandonner l'histoire d'Alvin "Le pas chipmunk" Crawford est la mauvaise solution. Ce récit me semble porteur pour moi, aussi mon cadeau pour vous en cette fin d'année 2010 sera de continuer régulièrement cette histoire. Je vous en donnerais d'ailleurs la preuve avec la troisième partie qui suit ces quelques lignes.

Dernière chose, je ne sais pas à quelle cadence avancera ce récit, mais je n'ai pas non plus envie de ne poster que cela. Ainsi donc vais-je détendre mon esprit avec des articles moins longs dans les jours qui viennent. Et notamment une petite critique littéraire, parce que la critique c'est bon et qu'il est sain d'en manger.

Et maintenant, sans plus attendre, partie III d'Alvin Crawford

Et tant que j'y pense : Joyeux Noël à tous ^^

***

L'odeur corsée du café n'arrangeait rien aux pensées embrouillées d'Alvin en ce lendemain de faillite. Même si l'écroulement de sa fortune était pour l'instant le cadet de ses soucis au vu de ce réveil mouvementé. L'intrusion dans son appartement d'un inconnu aux manières aussi rudes que son accoutrement pouvait le laisser penser, le scellement de ses cordes vocales et surtout le fait de s'être réveillé en tant que torche humaine avait fini de réduire à néant les nerfs du dandy. L'homme avait fini par l'autoriser à utiliser ses cordes vocales, une fois qu'il avait été calmé et que les flammes avaient disparues. Ce qui surprit le plus Alvin lorsqu'il leva le sceau fut qu'il ne semblait pas utiliser d'artefact particulier pour ce pouvoir, il n'avait en effet fait que claquer des doigts et son prisonnier ressentit une sorte de tension dans la gorge, suivie de la possibilité d'utiliser sa voix. Bien entendu Alvin avait d'abord voulu harasser de questions son interlocuteur, qui claqua à nouveau des doigts pour bloquer à nouveau les cordes vocales avant de dire d'une voix amusée :

- Chut. C'est le matin donc on va d'abord prendre un café. Et ouvre la fenêtre, parce que ca pue le fauve dans ta chambre.

Sans vraiment se rendre compte de sa docilité il obéit en silence, se levant pour ouvrir la fenêtre et ainsi laisser s'échapper la fumée qui emplissait l'appartement. Connaissant la réputation du propriétaire en matière d'extravagances, personne parmi le voisinage ne verrait le problème à ce que celui-ci ait fait bruler une partie de son logement. Mais le fait qu'il ouvrit la fenêtre nu comme un ver, ses vêtements ayants accompagné le destin funeste du lit, pourrait faire décrier les gazettes durant des jours. Ayant peu envie d'être en tête d'affiche à nouveau, il bondit presque vers son armoire et y saisit quelques affaires avant de tourner la tête en direction de l'étranger. Une sorte de réflexe pudique assez ridicule au vu de la situation, surtout que l'homme n'était plus à sa place et que Alvin entendait du bruit dans sa cuisine, quelques mètres plus loin. Qui était ce type, comment avait-il put sceller sa voix avec une telle facilité … De nombreuses questions se bousculaient dans la tête du dandy alors qu'il enfilait ses vêtements avec la lenteur caractéristique de ceux dont le sommeil n'a pas été reposant. Arriver à retrouver des repères dans le chaos de cette journée qui commençait lui était quasiment impossible car, quelle que soit l'explication un tant soit peu plausible que son cerveau émettait pour comprendre sa situation, il restait toujours trop d'incohérences pour satisfaire Alvin.

Ralliant la cuisine et l'odeur du café une fois qu'il se considéra comme présentable, il eut la surprise de remarquer un sachet de pâtisseries fines trônant sur le plan de travail. Manifestement l'étranger avait pris soin de faire les courses avant de venir, ce qui rappela à Alvin qu'il ne savait même pas quelle heure il était. Estimant rapidement que cela n'avait finalement aucune importance il s'assit lourdement sur le plan de travail avant que son invité involontaire lui tende une tasse de café fumante.

- Merci

Dit-il de façon totalement réflexe, n'ayant pas réellement l'habitude de remercier les étrangers qui lui préparaient le petit déjeuner chez lui le matin. A cela l'homme répondit par une grimace moqueuse, battant l'air devant son visage avec une de ses mains.

- Putain ! Mais c'est quoi cette haleine de cimetière ? Ta faillite était tellement dure que t'as bouffé tes semelles avant de dormir ?

Tout autant surpris par la répartie cinglante de cet homme que par le fait qu'il connaisse son état financier, Alvin eut un mouvement de recul qui eut pour effet de faire cogner son occiput contre une étagère en bois massif derrière lui. Décidément ce n'était pas une bonne journée pour lui il en était sûr et cet accident eut semblait-il pour effet d'allumer une lueur de sympathie dans le regard de son interlocuteur. Preuve d'humanité qui disparut bien vite derrière le regard dur et froid qu'il arborait auparavant. Il se tenait debout face à Alvin, les jambes légèrement arquées et sa tasse de café à la main. Tout chez lui semblait renvoyer au champ lexical de la rudesse et de l'antipathie mais pourtant Alvin croyait discerner, alors qu'il l'observait du coin de l'œil, que cet homme n'avait pas toujours été comme ça. En effet son port de tête et sa façon de se mouvoir de façon extrêmement rythmée, cadencée même, rappelait les démarches de certains officiers des armées navales d'Ashtur. Pourtant l'homme n'avait pas les traits physiques d'un Ashturiani, il n'était pas fin et élancé contrairement à ce peuple de marins. Et surtout son visage n'était pas dépourvu de sourcils et tatoué sur le front, comme il en était coutume pour ce peuple. La veste à franges quand à elle aurait peut être été un indice de l'origine géographique de cet homme si seulement Alvin avait eut un référent à y confronter, ce qui n'était pas le cas.

Alors qu'ils étaient en train de se dévisager, il se remémora les dires de cet homme au sujet de sa faillite. L'information n'avait pas encore filtré des bureaux de sa société lorsque Alvin était parti pour le Chandernagor, ils avaient en effet prévus de préparer une conférence de presse le lendemain. Ainsi donc même les journaux ne pouvaient pas avoir titrés sur cet événement dans la nuit, Galina et le Lewis-Thrond dans son entier n'étaient donc pas encore informés. Donc … Comment ce type qui semblait sorti du fin fond des campagnes profondes de n'importe quel trou perdu pouvait-il savoir qu'il était ruiné ? Quel était son rôle par rapport à toute cette histoire ? On entendait souvent parler de meurtriers et autres criminels de grande envergure qui aimaient revenir sur les lieux du crime une fois leur forfait accompli. Mais malgré ses airs d'associable fini, il ne donnait pas à Alvin l'impression d'avoir grand chose à voir dans cette histoire. Pas nécessairement plus détendu mais de plus en plus intrigué par son vis à vis, Alvin saisit une brioche fourrée à la figue et en avala une bouchée sans entrain avant de briser le silence qui emplissait la pièce.

- Veuillez m'excuser monsieur, mais je n'emploie qu'un seul domestique et même malgré mes difficultés matinales … Je suis certain que votre pilosité est trop abondante et que vous n'avez pas assez de poitrine pour être cette personne.

Un léger sourire en coin se dessina sur le visage de l'étranger qui ne s'attendait manifestement pas à ce que son interlocuteur fasse de l'ironie dans cette situation. Après avoir émis un léger soupir rauque, il répondit d'une voix posée :

- Tu fais allusion à la petite blondinette qui allait voir son patron totalement nu, en train d'émuler un feu de camp dans la baraque ? Eh bien il faudra m'excuser mais j'ai pensé qu'il était plus sage de la congédier, à son âge on a pas besoin de voir des horreurs comme ça. Et de toute façon il fallait limiter le nombre de témoins.

Manifestement Eliane, la domestique avait donc croisé l'homme en venant prendre son poste, il était donc plus de sept heures du matin, c'était certain. Mais au vu de la lumière qui filtrait au travers des vitres, il n'était guère qu'une à deux heures de plus grand maximum. La suite du discours de l'homme et sa propension à parler comme l'adulte mystérieux mais responsable fit naître une pointe de colère dans l'esprit d'Alvin. Prenant tout d'abord une grande inspiration, il se releva et posa sa tasse, se mit à une dizaine de centimètres à peine de son interlocuteur avant de répondre d'une voix dans laquelle se concentrait toute son exaspération et sa colère.

- Sur le principe je vous concède que vous avez bien agi. Mais justement revenons en à cet événement … étonnant. Qu'est-ce qui m'est arrivé ?!

Finit-il par hurler à l'encontre de l'étranger qui semblait vouloir lui répondre avec la même rage à en croire ses sourcils froncés. Mais il fit bien mieux pour calmer le dandy en lui assénant un coup de tête qui claqua sèchement dans l'air, front contre front. Sans préparation préalable ni même une quelconque anticipation de cette réaction violente, Alvin recula en titubant avant de buter contre le plan de travail, totalement abasourdi. La voix éraillée de l'homme suivit, tandis qu'il se massait le front.

- J'y suis allé un peu fort … Mais c'était essentiel pour que tu te calmes car même si ce n'est pas facile pour toi, ce qui est tout à fait compréhensible, c'est nécessaire si tu ne veux pas finir de brûler tout ton appartement. Si je suis là c'est pas pour t'emmerder, mais plutôt pour te sortir du bordel monstrueux dans lequel tu as toujours vécu.

Alvin toucha son nez tout en écoutant l'homme, il savait bien frapper c'était certain car il n'avait touché d'autres zones que celles qu'il visait. La douleur réveilla le souvenir de l'alcool ingurgité la veille, procurant un fort mal de crâne au dandy. D'un ton désabusé, il répondit :

- Ma vie n'était pas monstrueuse avant, mais pour le bordélique … Le nier serait un mensonge trop gros pour moi.
- Je te parle pas de ta vie pauvre nouille, je m'en tape autant que des bagnes de la côte dentelée. Non, si je suis là c'est justement à cause de ce que t'as fait ce matin. Je suis là pour t'apprendre à pas te faire choper et enfermer, gamin.

L'aider ? Drôle de façon d'être pédagogue se dit Alvin en son fort intérieur, préférant ne pas risquer un nouveau coup de poing ou une autre interdiction d'utiliser ses cordes vocales. Et de toute façon, quelque chose d'autre avait bien plus attiré son attention et déclenché sa peur. Dans le même temps l'étranger avait mentionné les prisons les plus effroyables du Lewis-Thrond et le fait qu'il était certainement recherché. Envisager une telle possibilité provoqua un effondrement de toutes ses convictions … En quoi avait-il été assez injuste envers les autres ou tout simple dangereux pour mériter un tel traitement ? Manifestement son angoisse devait se lire sur son visage, car l'homme reprit d'une voix se voulant plus douce :

- Tu dois certainement te demander pourquoi tu es recherché. Tu es perdu en toi même car tu ne vois pas ce que tu à fait pour en prendre autant dans la tronche. J'avoue que perdre sa fortune et toute chance d'avoir un jour une vie normale en moins de quarante huit heures … C'est dur quand même. Mais pour la deuxième perte, je suis passé par là aussi et je vais t'aider à comprendre tout ça.

L'homme dirigea Alvin vers un des fauteuils du salon avant de revenir à la cuisine pour prendre les cafés et les pâtisseries. Le dandy se tenait la tête entre ses mains, totalement anéanti par ce que venait de lui annoncer cet étranger. Les pas de ce dernier se rapprochaient de lui et il finit par l'avoir dans son champ de vision, installant le nécessaire au petit déjeuner entre eux même si Alvin avait maintenant uniquement d'informations. D'une voix accélérée par la tension nerveuse, il lui demanda :

- Mais concrètement, qu'est-ce qu'il m'arrive ?
- Oula … Grande question en réalité qui mériterait des années pour que l'on y réponde correctement. Cependant nous n'avons pas des années devant nous alors …

Il semblait réfléchir pour expliquer au mieux à l'homme traumatisé en face de lui ce qui s'était passé. Ce silence dura une bonne minute qui sembla être une éternité honnêtement longue pour Alvin, tellement préoccupé par toute cette histoire qu'il ne cessait de se repasser dans sa tête les principes déterminants qu'il avait pour le moment retenu de ce que lui avait dit l'étranger. Il était recherché, si il se faisait prendre il finirait dans l'endroit où l'on enfermait les tueurs en série et les violeurs d'enfants. Une boule se formait dans son estomac, lourde comme le plomb elle le forçait à s'affaisser dans le fauteuil en cuir. Son regard était empli par la peur et son esprit ne cessait d'imaginer comment se passait les journées dans les bagnes de la côte dentelée. Perdu dans ses pensées, il fut presque surpris lorsque l'étranger reprit la parole :

-Avant tout, tu dois savoir que ce que je vais te dire va finir de détruire toutes tes certitudes au sujet de ce monde et de ses réalités. La vérité à ton sujet, comme au mien, c'est que nous sommes différents des moutons qui suivent docilement les lois et les codes sociaux. Ca tout le monde peut comprendre qu'instinctivement tu le savais, il suffit de prendre une quelconque gazette pour trouver tes frasques dans les reports des mondanités de la capitale. La vérité gamin, c'est que tout comme moi il y a quelques années, tu as du accomplir un geste symbolique assez fort pour finir par te libérer de l'influence du collectionneur.
- De qui ?
- Le collectionneur, un artefactier extrêmement puissant qui fait tout pour n'être connu de personne et tire les ficelles dans l'ombre. C'est lui qui contrôle le gouvernement du Lewis-Thrond et depuis ce matin … C'est ton ennemi le plus mortel.
- Mais pourquoi moi ? Juste parce que j'ai renoncé à rentrer dans le moule que je m'étais moi-même imposé pour me faire remarquer en société ? C'est totalement incroyable comme histoire voyons réfléchissez monsieur, vous ne pouvez pas affirmer qu'un artefactier a pris le contrôle du gouvernement sans preuves, cela n'a aucun sens !
- Et ta transformation en bûche géante, c'est pas une preuve que quelque chose cloche non ? Non parce que si ca t'arrive souvent, alors je te félicite et en effet j'me serais planté sur ton compte.

La dernière réplique de cet homme sentait l'agacement et au vu de ses précédentes réactions devant les rébellions d'Alvin, ce dernier décida d'arrêter de chercher à poser trop de questions. Son front était encore endolori, il était trop tôt pour penser lui tenir tête. Soupirant lourdement, les sourcils froncés, le dandy reprit :

- Non, en effet. Mais ce que je vous demande, c'est ce que j'ai fait. Concrètement.
- Hem. C'est justement ça le problème en effet. Tu sais comment fonctionne l'art des artefacts ?
- J'en vendais pour l'agriculture avec une de mes sociétés. L'artefactier médite pour tirer de l'inconscient collectif de l'humanité une puissance brute, qu'il nomme l'anima. Elle dispose de toute la puissance d'un concept et est ensuite enchâssée dans un objet. C'est ainsi qu'on use de sceau de feu, qui contienne le concept très répandu de la flammèche. Tout le monde voit ce que c'est et peut l'utiliser pour allumer ses propres feux ou encore ses cigarettes. Même si le prix de ces objets les limitent au final à un usage par les classes les plus aisées.

Pendant l'explication d'Alvin, l'homme s'était levé et approché de la fenêtre, les mains jointes dans le dos. Il semblait regarder la rue en contrebas avec un intérêt certain. Son interlocuteur se demanda si il attendait quelque chose de particulier mais ne lui posa aucune question à ce sujet, pour avancer plus vite dans la compréhension de cette fable qu'on lui servait. Regardant toujours la rue, il répondit d'un ton moqueur :

- Pour l'agriculture ? Vous produisiez quoi, des arrosoirs qui arrosent ? Hem, pardon. Oui donc tu vois ce qu'est un artefact … Eh bien le collectionneur lui a fait bien mieux qu'un simple allume-feu. C'est lui qui a créé un artefact que tout le connaît sans mettre prendre en compte sa puissance, son anima.
- J'ai peur de ne pas bien vous suivre. Il a créé un artefact, ce qui est somme toute normale pour un artefactier. Mais quel est-il ?

L'homme se retourna, l'air particulièrement grave, une tension particulière inonda d'un seul coup la pièce. Le regard de cet étranger se plongeait dans celui d'Alvin avec le sérieux le plus grave, ce dernier était tendu. Il attendait la chute, le verdict.

- Il a créé la constitution de ce pays. Il a créé ces règles sociales pour mieux régner, celles là même que tu as foulées du pied définitivement une dernière fois. Tu as outrepassé l'espace d'un instant la puissance de son artefact. Ce simple instant a suffi pour réveiller quelque chose que le collectionneur recherche, quelque chose dont la quête l'obsède. Ton don de pyrokinésie Alvin.

mercredi 22 décembre 2010

Copinage, quand tu nous tiens ...

Allez, un petit article en plus pour vous présenter le blog d'un ami assez cher (genre au moins deux béhèmes et trois caisses de dom pérignon). Il s'agit de Forge-Rêves, même si ce nom c'est quand même de la merde faut bien le dire. Vous l'aurez compris j'ai du mal à parler de lui en étant objectif, parce que jamais je ne me permettrais d'avouer mon vrai ressenti face à cet homme.

Après son blog c'est autre chose ... Il sait manier une plume le bougre et pas forcément en faisant de gros pavés comme moi. N'hésitez pas à passer par chez lui, il en sera ravi.

De plus nous commencerons bientôt une série de duels d'écriture assez ardus parfois je pense, à savoir écrire des nouvelles au thème imposé. Je lui ais mis le premier pied à l'étrier en lui demandant d'écrire une nouvelle ayant pour héros Alvin et ses chipmunks. Suite à une discussion sur le prénom de mon héros pour le défi de noël (que voulez-vous ... la couverture d'un télé Z m'a inspiré pour le nom ...).

Je vous communiquerais le rendu de son devoir d'écrivain dès qu'il sera disponible, mais allez faire un tour car il sait y faire le bougre. Cette fois-ci, vraiment bonne nuit.

Bises.

Défi de noël, Mardi 21 & Mercredi 22

Oui bon je sais j'avais promis un post par jour mais en même temps je ne sais pas tenir mes promesses lorsqu'il s'agit de ce blog. Voilà la suite du défi de noël, j'espère qu'il vous plaira. Bonne nuit à tous et surtout bonne lecture.

***

Après avoir franchi les persiennes séparant la salle principale du hall d'entrée de cet endroit qui lui donnait la nausée, Alvin tourna court à droite pour rentrer dans les vestiaires. Comme tout lieu de villégiature pour personnes fortunées, le Chandernagor disposait en son sous-sol de courts pour jouer au squash. Ainsi donc les vestiaires étaient-ils constitués de nombreux casiers dont chacun portait le nom d'une famille qui était inscrite au club. Telle était la tradition seul le chef de famille pouvait entrer au nom de son autorité familiale, il venait ici pour la représenter auprès de ses semblables toutes aussi fortunées qu'elle. Seul le chef de famille pouvait décider de quand il léguait son casier à son héritier, sauf cas de force majeure comme un décès prématuré. Alors qu'il ouvrait le sien et prenait son long manteau de laine noire, Alvin contemplait dans une rébellion silencieuse les centaines d'années de tradition qui avaient pétris son actuelle déchéance.

Un fait cependant lui laissa un sourire sans joie … Malgré toute cette éducation basée sur le respect de l'étiquette et son érection en valeur absolue du bon goût des gens civilisés, malgré le fait qu'une telle norme sociale entraine fondamentalement l'établissement de codes et de procédures en tous genres … Eh bien malgré tout cela il semblait bien que personne au club n'ait jamais pensé à définir une procédure pour rendre son casier. Alvin avait bien entendu connu des lignées de marchands ou d'aristocrates qui avaient disparues faute d'héritiers, dans ces cas là le casier était tout simplement démantelé et rangé dans une remise. Tout du moins en attendant qu'une famille de roturiers arrive par maints efforts sur plusieurs générations à se hisser au niveau de prestige nécessaire à l'octroi d'un casier au club. Mais tout cela n'arrangeait pas l'affaire du nouveau pauvre qui se demandait bien si l'on allait le forcer à payer la concession de ce casier à nouveau, chaque année et ce jusqu'à la fin de sa vie. Cette idée ne l'enchantant guère, il se décida à rencontrer les dirigeants du Chandernagor dans le courant de la semaine. Ce soir il n'avait plus la force d'essayer de comprendre le fonctionnement de ce club incestueux, pourri jusqu'aux os, dans lequel les gens n'avaient même pas la décence de prévenir lorsqu'ils lançaient une vendetta à votre encontre.

Las d'occuper son cerveau embrumé par l'alcool avec de pareilles pensées il endossa son manteau et en referma les quatre boucles d'acier gravé qui se trouvaient sur le torse. Avec une nonchalance motivée par la fatigue et l'irrespect génétique qui semblait caractériser les Crawford, il bailla sans le cacher avant de laisser échapper un léger rot. En un certain sens heureusement que personne ne l'ait ni vu ni entendu, cela aurait pu encore contribuer à nourrir l'ire de ses détracteurs et Alvin n'avait plus la moindre envie de leur faire plaisir. Faisant craquer ses phalanges il jeta un œil à la glace fixée sur le verso de la porte du casier et qui lui renvoyait son visage. Un long cou soutenu par des trapèzes solides donnait naissance à une mâchoire carrée, taillée au couteau sur laquelle commençait à poindre une légère barbe. Des lèvres fines au teint rose pâle, légèrement entrouvertes le plus souvent et qui étaient surmontées par un nez long et droit. Ses yeux légèrement en amande abritaient un vert étincelant malgré la fatigue que de profondes cernes avaient gravées dans son visage. Ses sourcils tombaient sous le fait de la fatigue et sa tignasse blond cendré coupée court mais mal coiffée attestait bien de sa déchéance.

Même si son esprit était calme et malgré tout assez serein, son corps montrait sans aucun artifice sa fatigue, son mépris et sa soudaine déchéance. Jamais avant cet après-midi Alvin ne se serait permis de se montrer comme ça. Pour choquer les foules il vaut mieux leur ressembler au plus près, être rasé de près, porter un costume parfaitement coupé, renvoyer l'image du gendre parfait. Avant d'embrasser la demoiselle d'honneur sur l'autel juste après la prononciation des vœux. Repensant à cette farce qu'il avait déjà orchestrée à deux reprises, une fois en tant que témoin et l'autre en tant que marié, il eut à nouveau un sourire légèrement joyeux. Après tout il les avait tous harassés jusqu'au plus haut point, jusqu'à l'affront ultime porté à son propre nom par ceux qui avaient le goût des noms prestigieux. Oui, ils avaient étés poussés à bout par la faute d'un seul homme, dont la seule bêtise et effronterie avait suffit à faire tomber leur système de prestige et de la meilleure façon de le conserver. Car leur réaction à ses multiples facéties n'avaient rien de grandiose, bien au contraire c'était extrêmement lâche même pour le plus tordu des marchands et le plus comploteur des aristocrates. En effet il était mal vu de ne pas finir le travail dans ces dynasties où la parole et l'acte comptent plus que tout.

Alvin laissa son casier encore ouvert en partant, il avait pris son manteau ainsi qu'un range-cigare en cuir plus vide que son portefeuille et un sceau mineur de feu qui servait à allumer lesdits cigares. Dans l'esprit du dynaste déchu persistait l'idée qu'on allait peut être finir le travail. En effet les légendes et l'histoire même du Lewis-Thrond regorgeaient de héros au destin brisé par une cabale de comploteurs qui finissait par ressurgir comme par magie alors que personne ne s'y attendait pour reprendre sa place et châtier ses détracteurs. Le principe même d'ourdir une vengeance machiavélique durant un nombre d'années indéterminé où il disparaîtrait de la circulation pour jeter son dégout à leurs faces une fois qu'ils seraient pris dans ses plans lui parut tentant, alors qu'il empoignait le bronze permettant de quitter le club et de se retrouver dans la rue. Mais une fois gêné par l'obscurité ambiante de l'avenue en cette nuit d'automne, le jeune homme se rappela qu'être dans l'ombre n'avait jamais réussi à être parmi l'éventail de ses compétences.

Il commença à marcher en direction de son appartement du centre-ville, délaissant les fiacres pour ce soir, tout en prenant une grande inspiration. L'air était doux pour l'époque de l'année et une fois que l'on s'était habitué à la seule lueur de la lune, il devenait très agréable de se rendre à foulées mesurées vers sa destination. Sur les trottoirs se promenaient des étudiants déjà assez avinés malgré l'heure peu tardive, surveillés du coin de l'œil par des gardiens de l'ordre à la barbe longue et aux matraques proche de la main directrice. Oubliant l'espace d'un instant ses soucis Alvin se rappela à quel point il avait put apprécier cette capitale du Lewis-Thrond, la grande cité de Galina. Bâtie sur vingt-quatre niveaux différents, immense tour de pierre et d'arbres entremêlés qui pointait haut dans le ciel. Faite de ponts suspendus, d'escaliers aux pierres de granit enchâssées entre de solides branches de chênes plusieurs milliers de fois centenaires.

La légende disait qu'avant Galina se trouvait au niveau de la terre le palais de l'être le plus mauvais que le monde n'ait jamais porté. Peu de personnes connaissaient encore son nom véritable et Alvin lui même le nommait simplement l'artefactier noir. Comme son nom l'indiquait il s'agissait d'un fabricant d'artefacts extrêmement malveillant, dont les principales pensées tout au long de la conception d'un artefact étaient tournées vers le néant le plus absolu. Il ne voulait rien et regrettait la création du monde, il ne désirait qu'une seule chose, le mener à sa propre perte dans une explosion de néant. Mais comme tous les hommes il pouvait parfois faire des erreurs et alors que personne n'était jamais arrivé à le vaincre ou même à démanteler ses créations, l'artefactier noir commit une erreur de calcul qui en lieu et place de son palais dédié au néant naquit une forte source de création qui érigea à partir de la végétation environnante et des pierres du palais maudit une sublime cité aérienne comme il n'en existait nulle part ailleurs dans le monde.

Ainsi se terminait la légende traitant de la création de Galina, tout du moins la version qu'Alvin connaissait le mieux. Car comme toutes légendes l'on pouvait trouver tout et son contraire, mais au delà de la bonne connaissance qu'il avait de cette version, c'était aussi celle qu'il préférait. Accoudé à une balustrade donnant sur un panorama que seul la cité pouvait offrir, il contemplait les centaines de kilomètres de forêts, de villages et de pâtures qui entouraient la tour aux deux éléments, la lance de bois et de pierre. Devant ce paysage qu'il avait appris à aimer durant ces dix dernières années, il se dit qu'en effet cette version de la légende lui plaisait plus que tout car elle célébrait la victoire du tout sur la présence du rien.

Cette phrase assez peu compréhensible prenait pourtant tout son sens dans l'esprit du dandy, alors qu'il rentrait enfin chez lui. Posant son manteau sur un fauteuil du salon il se précipita dans sa chambre en enlevant sa veste et son gilet qu'il jeta sur le sol, entrant dans sa chambre il enleva ses vêtements, ne gardant que son caleçon avant de se jeter sur son lit. Il avait toujours la même idée en tête et même si l'alcool avait aidé à modifier la donne, l'essence même de sa réflexion persistait. Le rien n'était rien, tout pouvait être le tout, ce principe basé sur des antithèses mises face à face pouvait être à la source de n'importe quel retour au succès selon Alvin. Et ce type de pensées positives pourraient peut être lui permettre de sortir des problèmes qui allaient désormais être les siens. Il allait devoir totalement repenser sa façon de vivre désormais, car même si la vente de son patrimoine immobilier personnel lui permettrait certainement de s'assurer une certaine aisance financière, au moins pour quelques temps. Malgré cela l'heure du bilan était quand même venue et Alvin se devait de comprendre comment il en était arrivé là, une autocritique particulièrement acerbe et réaliste lui permettrait certainement de repartir du bon pied. Il ne savait pas exactement quelle somme il allait tirer de la vente de ses possessions, mais cela l'aiderait néanmoins.

Allongé sur son lit Alvin se sentait peu à peu sombrer dans un sommeil qui promettait d'être troublé, c'était toujours dans son repos que ses angoisses ressortaient le plus. Ce moment si particulier où il laissait son inconscient digérer en cauchemars et autres angoisses tout ce qui pouvait lui peser sur le cœur. Tout aussi paradoxal que cela puisse sembler il se réveillait pourtant toujours en pleine forme quelque fut son état la veille. Saoul, fatigué, harassé, drogué, insomniaque … Toujours après cinq ou six heures de sommeil Alvin était totalement reposé et prêt à recommencer une journée sur au plus haut niveau d'énergie dont il était capable. Mais ce soir son esprit cédait face à la fatigue accumulée ces deux derniers jours, aussi brusquement que la mort peut arriver le dandy ferma les yeux et se laissa totalement porter par les vents du sommeil.

Un long, très long couloir était en train de se dessiner sous les pas d'Alvin … Il savait qu'il était en train de rêver, pourtant la structure, la matérialité même de ce rêve avaient tout pour le faire douter de son propre état d'inconscience. Ses pas cadencés suivaient une rigueur militaire qu'il ne s'était jamais su posséder, il arrivait même à sentir le roulement de ses épaules, il se tenait droit, extrêmement droit. Quelque chose reposait sur sa tête, un chapeau certainement, mais cintré au millimètre près sur la forme de son crâne rasé. Jamais il n'avait eu le crâne rasé pourtant … mais c'était obligatoire dans son nouveau travail. Enfin il arriva au bout du couloir et ouvrit la porte qui lui faisait face, une lourde porte blindée, avant de pénétrer dans une pièce aux murs d'un blanc immaculé et où la lumière artificielle agressait les yeux au premier regard. Il fronça les sourcils, le temps de s'habituer à ce changement photonique, distinguant sept personnes assises sur des chaises, la tête baissée. Une fois habitué à la luminosité ambiante Alvin reconnut directement les personnes qui étaient assises devant lui.

Streton, Bobcko, Grants, Walmer, Hecton, Forbze et Tilditch … Les sept personnes dont il avait la certitude qu'ils faisaient partis de la cabale qui avait conduit à sa perte étaient attachés sur des chaises métalliques dans une salle aseptisée. Alvin savait qu'il était là pour les punir mais n'arrvait guère à s'y résoudre. Ils étaient tous en position de faiblesse, incapables de se défendre contre lui. Mais lorsqu'ils relevèrent tous la tête et le regardèrent avec mépris, toujours avec cette même défiance à son encontre, ces regards empreints de haine qu'ils avaient toujours posés sur lui. Même depuis son enfance il n'avait jamais ressenti d'autres sentiments provenant de ces vieillards décatis, régnants en souverains indétronables sur leurs millions et leurs familles. Il ne supportait pas leur simple vue, au fond de lui la colère augmentait, il la sentait bruler dans son corps … Encourager une étincelle qu'il n'avait jamais ressenti en son sein. Oui il était en colère et la première démonstration de cette ire se produisit dans un claquement sec, celui du cartilage nasal de Grants cédant sous le plat de la main gantée d'Alvin.

Rien ne changeait dans le regard des autres dynastes marchands, ils avaient toujours le même air de défi qui trônait sur leurs visages. Alvin ne sentait plus d'autre chose qu'une profonde haine pour ces types et alors que Grants remontait la tête, il vit poindre derrière le nez cassé et l'éclaboussure de sang ce même regard haineux. N'y tenant plus il saisit Grants par les oreilles et propulsa sa tête contre l'arête de son genou, arrachant au vieillard un gargouillis partagé entre surprise et douleur. Déjà Tilditch le regardait avec horreur alors que les autres avaient les yeux braqués vers leur ami mourant, étouffant dans son propre sang. Mais Alvin avait déjà changé de cible et s'acharnait sur Tilditch, usant de ses poings fermés contre les tempes de l'homme, ne laissant aucunes traces immédiatement visibles si ce n'était celles du mince filet de sang qui s'épandait de plus en plus régulièrement par les oreilles de cette victime toute désignée. Les coups tombèrent encore et encore, avec une rythmique et une puissance toujours plus salvatrice pour Alvin. Il détruisait ceux qui l'avait détruit, un juste retour à l'équilibre s'opérait car le rien n'était rien et tout pouvait être le tout. Les forces s'opposaient et se complétaient à la fois, dans la douleur de ces hommes, dans le bruit de leurs os déjà fragiles brisés et dans leurs gémissements de plainte, leurs suppliques … Dans tout cela Alvin se retrouvait pleinement, il voyait sa fougue et son irresponsabilité salvatrice lui revenir, jamais il ne s'était senti aussi vivant que dans ce rêve charmant qu'il était en train de réaliser. Les images se succédaient et se brouillaient dans sa tête, tout devenait flou pour lui dans ce déchainement de violence. Bientôt lui même perdit, à regret, le cours du rêve.

Une odeur forte et une chaleur vive se faisait sentir par toutes les pores de la peau d'Alvin. Mal à l'aise, transpirant, il se retourna dans son grand lit … qui s'effondra dans un vrombissement. Totalement surpris, Alvin ouvrit les yeux et fut stupéfait devant le spectacle qui s'offrait à lui. Sson lit était totalement carbonisé, il reposait sur des braises vives tandis qu'une aura de flammes sortait de son corps. Paniqué, il se redressa et remarqua des gouttes de magma sur sa peau en lieu et place de sa propre sueur. De l'incompréhension et de la peur se mélangeaient dans l'esprit du dandy qui ne put s'empêcher d'émettre un long cri de détresse, dont l'écho ne trouva jamais sa cible car il ne semblait plus capable de parler ou d'émettre n'importe quel son. Se levant précipitamment, il emporta avec lui son aura de flammes rougeoyantes, qui commencèrent ainsi à lécher le plafond. Alors un son sortit de ce drame silencieux, une note de dédain dans cet univers de silence effroyable.

- Tsss … J'en ai connu des pucelles face à leur explosion mais toi … C'est le bouquet.

Une voix rauque, éraillée, inhumaine tellement elle était rugueuse. Alvin se retourna vers l'endroit d'où ses oreilles semblaient avoir perçu le son et put voir un homme tranquillement assis sur un des canapés du salon, près d'une table basse ou trônait une bouteille d'alcool et un cendrier assez rempli. L'homme semblait grand, même assis, il portait ses cheveux roux mi-longs. Son visage était semblable à celui d'un ours tant la barbe mangeait sur le reste de la peau, une écharpe lui couvrait le cou. Massif, bâti comme un coffre-fort, il portait une chemise à carreaux noirs et rouges sur une veste à franges en daim. Un simple jean et de bonnes chaussures de marche, nul besoin de préciser que dans cet intérieur luxueux l'étranger faisait bien pâle figure. Finissant son verre avant de parler, il le posa et éteignit une cigarette avant de couper court aux questions d'Alvin :

- Bon … On a une bonne et une mauvaise nouvelle dans ton malheur. La mauvaise c'est que j'ai du sceller tes cordes vocales pour que tu n'ameutes pas tout le monde. La bonne … c'est que tu as ce que tu voulais, tu es enfin libéré de ce monde de merde. Rhabille toi avant que je te viole maintenant.

lundi 20 décembre 2010

Défi de noël, lundi 20 décembre

Bien, malgré une journée forte en émotions personnelles j'ai quand même réussi à me sortir de mes problèmes le temps de vous pondre cela, tout en discutant sur un logiciel de tchat très connu (mais pas à roulette). Commencé aux alentours de 16h00, cette première partie aura été bouclée vers 19h15. Ce n'est qu'un début, c'est assez maladroit, mais on verra bien quelle sera la suite ... demain.

***

Quand vous rentrez, tout commence par une odeur. Certains disent que c'est celle d'un bon whisky tiré de sa barrique, d'autres ont tendance à ressentir en premier lieu les effluves des cigares amoureusement préparés dans leurs boîtes en acajou. Les plus cyniques considèrent simple que tout ce qu'on peut ressentir ici est l'odeur du sang, mêlée lourdement à celle de l'argent. Ces derniers sont incapables de trouver une once de goût à la vie, ils ne pensent que trop par l'immatériel. Incapables de trouver du cachet aux tapis placés de façon à délimiter au sol des zones précises telles que le salon, le boudoir ou bien encore le fumoir. Dans les airs flottaient de nombreuses tentures colorées et décorées, racontant quelques périodes de l'histoire du monde, scénettes qui pouvaient à la rigueur recevoir leur approbation si elles semblaient historiquement fondées. Ils étaient également aveugles à la célébration du courage que montrent, sur les murs plaqués de bois, des photographies ternies par l'âge et qui rendent compte de grandes parties de chasse. On raconte même qu'un des prétendants à une couronne d'Ashtur aurait posé sur une de ces photographies. Nul besoin de dire que l'identité de cet homme fut sujette à de bien nombreuses discussions passionnées, agrémentées de coups de loupes et d'exemplaires de gazette importés pour l'occasion. Ici fleurissent ce genre d'anecdotes croustillantes, dans cet endroit protégé du temps et dont seul la patine indémodable du temps faisant son œuvre avait réussit à marquer sa propre trace.

Un ambiance sonore simple mais distinguée, composée des discussions alentours et de la plainte légère d'un saxophone en plein solo, constituait le cadre qui permettait encore à Alvin de se situer dans l'espace. Légèrement affalé dans un profond fauteuil dont le cuir assoupli par le temps n'émettait plus un seul grincement, il avait fermé ses yeux pour tenter d'échapper à la triste et misérable condition qui était la sienne depuis seulement quelques heures. Les spéculations financières de ses concurrents avaient finalement réussies à avoir raison d'une fortune familiale vieilles de quatre-cents années. Son entourage avait tout fait pour le prévenir, mais Alvin n'avait jamais écouté les autres au point de se ranger derrière leurs sages conseils. Il avait toujours trop aimé son libre-arbitre pour se laisser ordonner une marche à suivre, tout aussi bénéfique fusse t-elle pour lui ou pour ses affaires.

Agissant toujours avec une irresponsabilité mesurée, le dandy avait tout fait pour défrayer la chronique, amuser le spectateur et rendre fou ses associés. Dès ses treize ans déjà, il avait tenté de gravir un des six pics rocheux qui entouraient la baie de Diptob et culminaient à presque trois cents mètres au dessus du niveau de la mer. Grâce à une bonne étoile, la chute qui l'entraîna trente mètres plus bas se termina alors dans une eau assez profonde et au fond sablonneux, seule fait qui put lui éviter la mort. Les journaux acclamèrent sa survie, prenant bien soin de signaler qu'il était passé proche du grand saut, tels une multitude de parents réprobateurs. Si ces derniers pensaient alors l'avoir calmé … Quelle dut être leur surprise quand à peine quelques mois plus tard l'adolescent tenta de naviguer attaché à un submersible à vapeur expérimental, construit par Tyler Gobson, un de ses amis d'enfance, dans une grange du manoir familial. Si l'on considère l'impossibilité de couler comme un point positif, l'exploit fut couronné de succès.

Bien entendu le jeune et turbulent garnement ne s'arrêta pas en si bon chemin, cela lui était même impossible. Aussi la presse trouva en lui un pain béni, dont l'originalité de la composition faisait qu'il n'était jamais rassi. Pendant ce temps les personnes de son rang s'enorgueillissaient de ne jamais avoir affaire à la famille Crawford, dont la semence certainement souillée avait engendré ce rejeton maudit. Mais cette famille était en elle-même un mystère pour tous, même pour Alvin qui n'avait que peu connu ses parents. Non pas car son éducation était en elle-même prise en charge par des internats loin de son habitat, mais plus pour la simple raison qu'eux même étaient particulièrement extravagants.

Profitant de l'immense fortune amassée par ses ancêtres durant plusieurs centaines d'années par le biais d'acquisitions agricoles fructueuses, Walther Crawford et sa femme Debrah avaient voyagé dans le monde entier. Ce couple d'aventuriers n'avait jamais, depuis la date de leur rencontre en terre des brumes, passé plus d'une année au même endroit. De par la fragile constitution d'un enfant, jamais Alvin ne les accompagna mais leurs frasques berçaient l'enfant qui tenta lui aussi l'aventure, mais à domicile. Cependant une vie complètement faite d'aventures aboutit bien souvent à une fin plus que tragique, ce qui fut le cas des parents du jeune ahuri. Ils disparurent lorsqu'il avait à peine seize ans, durant la traversée du désert des âmes, à l'autre bout du monde connu.

Cet événement marqua profondément la psyché d'Alvin qui se retrouve propulsé du statut d'héritier insouciant à celui, beaucoup moins prisé par les adolescents, de futur propriétaire d'une des fortunes les plus colossales de Lewis-thrond. Cela ne l'empêcha pas de continuer ses frasques, qui dérivèrent rapidement du domaine « sportif » à des domaines plus luxurieux et outrageusement dépensiers. Alvin n'était plus l'enfant inconscient qu'on s'attendait à retrouver parfois en lui, la disparition de ses parents l'avait privé du dernier rempart qui pouvait réellement se mettre entre lui et la réalisation de ses caprices. Des centaines d'années de gestion saine du capital des Crawford se retrouvaient maintenant entre les mains d'un playboy sans états d'âmes quand aux dépenses somptueuses, mais inutiles. Les treize dernières années l'avait emporté dans un tourbillon l'éloignant peu à peu des réalités de sa condition et des envies d'expansion que tout bon financier doit pourtant avoir.

Il s'avérait maintenant que cet éloignement avait été calculé de longue date par les mêmes familles qui dénonçaient les exactions d'Alvin lorsqu'il était enfant. Ils pensaient que la famille Crawford avait déshonorée sa position sur les deux dernières générations, les frasques du jeune héritier n'étant qu'une preuve supplémentaire de la maladie mentale qui les poussaient certainement à une irresponsabilité totale par rapport à leur rang de famille marchande. Faire partie du poumon économique du pays ne pouvait plus leur être autorisé désormais. Cette intention de nuire collective se heurta aux solides bases terriennes de la fortune Crawford. Et sans rentrer dans des détails mathématiques que lui même ne comprenait que mal, Alvin savait très bien, maintenant, que c'était pour cela qu'ils avaient mis tant d'années à le faire tomber. Mais voilà qu'ils y étaient totalement arrivés, orchestrant la chute de l'héritier dans une seule journée cataclysmique.

Et pourtant devant les nouvelles venants de ses succursales et annonçant les multiples faillites suivies de rachats immédiats, Alvin était resté assis derrière son bureau, totalement impassible à l'effondrement de sa fortune, se contentant de hocher la tête devant les allers-retours d'un expert bien plus gêné que lui par la situation. La seule chose qu'il avait put terminer pour autant fut son paquet de cigarettes, à une cadence honorable pour quelqu'un qui n'en fumait normalement qu'une tous les trois ou quatre jours, le paquet n'avait pas tenu quatre heures. Ce fut toujours marqué de cette même impassibilité qu'il s'était rendu au Club Chandernagor, pour prendre un dernier verre en tant que financier cabotin.

Relevant la tête de son appui il se frotta les yeux d'une main pataude et consulta sa montre sans se presser. Cela faisait quatre heures qu'il était arrivé au club et avait réservé un salon privé, pour lui seul. Peut être avait-il cédé aux sirènes du sommeil qui l'appelaient depuis deux jours et qu'il s'efforçait de combattre pour gagner un pari. Quel en était l'enjeu déjà ? Était-ce seulement un enjeu rapportant quelque menue monnaie, voilà tout ce qui intéressait Alvin Crawford, ancien propriétaire terrien et maintenant à la tête d'une fortune de trente sous d'argent, soit moitié plus que ce qu'il devait donner aux serveurs pour payer sa consommation personnelle.

L'esprit embrumé, il se demandait si son appartement en ville avait déjà été saisi par ses détracteurs où s'il pouvait encore en profiter pour quelques nuits, le temps de le vendre au plus offrant et de réfléchir un peu à la suite des évènements. Sa seule certitude résidait dans le fait que sa vie serait à jamais transformée par cet échec. Même maintenant qu'il se relevait de son fauteuil pour quitter le club, il n'arrivait pas à se mettre en colère contre lui même ainsi que contre n'importe qui d'autre. Seul lui restait un goût de déception amer au fond de la gorge, comme seuls ceux qui pensaient pouvoir tout obtenir éprouvaient quand on les privait de ce qui leur en donnait le pouvoir pouvaient comprendre. Entrouvrant la tenture qui donnait accès à son salon, Alvin regarda la salle principale qui brillait de par le peu de membres du club présents ce soir. Quelques regards tournés vers lui avaient du mal à masquer leur contentement. La honte des élites de ce pays était maintenant hagard devant eux, débraillée et peinait à se réveiller tout en remettant sa veste de costume.

- Messieurs, ravis de vous avoir montré un spectacle à votre goût.

Lança Alvin une fois sa chemise ajustée tout en se dirigeant vers le comptoir pour régler sa note, sous l'œil manifestement intrigué du barman. Ces derniers n'avaient souvent aucune idée de toutes les affaires qui pouvaient se conclure dans leurs salons privés si confortable. Ils pensaient que les gens n'allaient à leur club que pour se détendre alors que c'était là, près d'un verre d'alcool de grande qualité, que les alliances se tissaient et que les conflits entre négociants pouvaient naître d'une simple divergence sur quel cartouche utiliserait-on pour chasser la perdrix. Des lieux où la bêtise humaine côtoyait les élites d'un pays … Cette dernière réflexion qu'Alvin se surprit à avoir tandis qu'il sortait ses pièces le stoppa dans son élan l'espace de quelques secondes. Il était en effet en train de rallier les cyniques qui pensaient que rien ne pouvait sortir de bon des clubs privés.

Jetant un œil vers ceux qui le regardaient encore et les autres membres du club qui s'en fichaient et savait le faire ressentir d'une simple posture, Alvin prit une décision qui allait changer sa vie à jamais sans qu'il ne puisse s'en rendre compte à l'avance, ce genre de coups de pouces du destin. Sortant son porte-chèques, il fit glisser hors de son rangement une fine carte en bois précieux orné de feuille d'or sur laquelle était gravée le nom du club, les initiales et armoiries d'Alvin ainsi que son numéro de membre. Au fond de lui se développait l'envie de ne plus jamais voir n'importe lequel d'entre eux, de ne plus avoir à affronter leurs regards souillés par la jalousie qu'ils portaient tous à son esprit libre. Il savait qu'il n'aurait plus jamais sa place parmi eux, comme ils l'avaient souhaités, mais il ne leur ferait pas le plaisir d'une humiliation supplémentaire en revenant dans ce club. Posant la carte de membre sur le comptoir, il déposa par dessus une pile parfaitement rectiligne de pièces et sorti de la salle pour retourner aux vestiaires.

Non, ce blog n'est pas mort, bien au contraire !

Bon sang de bonsoir ... Treize jours sans notes sur cette page. Treize jours que je n'ai pas vu passer et durant lequel mes habitudes de travail ont étés quelques peu chamboulées. Que dis-je, implosées de façon cataclysmique. Eh oui chers lecteurs, il ne pouvait pas en être autrement en période de ...

*musique effrayante*

PARTIELS !

*musique effrayante*

Un suspense insoutenable ressenti par tous les participants, comme une course à la mort durant laquelle l'on est seulement autorisés à écorcher les auteurs d'antan et non ses petits camarades, sur les tables à coté. Ce qui aurait été au final bien plus facile et aisé, surtout avec un stylo plume aiguisé à la main, pour la touche scolaire du massacre.

Enfin maintenant que je suis de retour, tranquillement installé au domicile parental devant un bon feu de cheminée pour moins d'une dizaine de jours, il me sera tout à fait possible de prendre mon temps et de nourrir ce blog. Pour ce faire je vais me poser un petit défi de noël, un moyen de me mettre au travail sous la contrainte et ainsi de savoir respecter les délais pour une semaine. Une nouvelle, sept jours. Du Lundi 20 au Lundi 27 Décembre vous pourrez lire une histoire complète.

Maintenant je n'ai plus le choix, je dois me mettre au travail ... Ce que je m'emploierais à faire dès cet article posté vous vous en doutez bien, d'ailleurs qui oserait mettre en doute mon sérieux et mon professionnalisme ?

Oui, au vu de cette dernière phrase j'avais en effet bien besoin de vacances. Je vous souhaite une bonne journée et à ce soir donc ...

mardi 7 décembre 2010

Quel vin pour noël ?

Grande question s'il en est, tout du moins une question que beaucoup se poseront toujours. Après tout nous sommes dans la nation du vin, tout du moins celle qui est reconnue comme telle, donc vous -l'hôte- avez une réputation à tenir. D'autant plus si vos invités sont également français, car alors sachez-le même si ils n'y connaissent rien ils feront semblants d'avoir des connaissances de choix. Eh oui chers amis, quand on lui parle d'art de la table le français, engraissé au dîner presque parfait depuis des années, heureux de son appareillage électroménager qui prend bien souvent la poussière, celui qui pense que l'orchestration d'un risotto aux champignons avec sa bavette est le summum de la grande cuisine française (alors que c'est un plat italien, je me gausse). Oui ami lecteur, le français en période de fêtes lorsqu'il se met à table chez toi est vil, sournois et hypocrite. Comment va t-il s'y prendre te demande tu, fébrile que tu es devant la révélation des guerres de noël que je viens de te faire ? Eh bien malgré tout ce que tu penses, ton invité a les mêmes travers que toi et va tout faire pour te niquer sur les sujets qu'il sait que tu ne maîtrises pas. Bref, il va t'encercler sur le vin.

C'est quasiment systématique quand tu reçois ton invité le jour du réveillon, c'est le sujet qui lance le débat autour de la table. On commence par le picrate et on finit par s'entredéchirer avec le sempiternel débat sur les prochaines présidentielles, il ne manque plus que la guinguette en fond sonore et la photo de Giscard sur le mur, sous le crucifix. Dieu qu'ils sont prévisibles ces invités. Bon les hôtes aussi mais eux c'est normal car ils ont tout fait en amont pour éviter le cliché, mais nous reparlerons de celui-ci une autre fois.

En amont, toi l'hôte te casse les dents pour savoir quel vin va pouvoir aller avec quoi durant ce repas de réveillon. C'est normal d'en passer par là car après tout c'est ton travail, si tu n'aimes pas te creuser la tête pour constituer ta table eh bien ... Bah pourquoi invites tu des gens ? Franchement tu serais pas mieux tranquille devant la télé, ton intégrale de Stargate Atlantis avec toi et l'offre de noël de Domino's Pizza sur les genoux ? Bien sûr que oui, ou au pire fait toi inviter, dans ce cas là tu pourras porter la première attaque du combat mais on y viendra après promis.

L'apéritif (ou Apéro pour les intimes)

Commençons par l'apéritif durant lequel on prévoit souvent quelques petits canapés, du tarama, pour les plus fortunés du caviar bien entendu. Dans l'apéritif ce n'est pas la complexité du met qui va compter le plus pour se distinguer et ce contrairement à ce qu'on croît. C'est plutôt le moment où il vaut mieux rester simple et sobre dans sa mise en scène tant que dans ses plats. La boisson par contre quand à elle aura une place déterminante et pour cela, deux écoles :

- La montagnarde : Celle qui sent bon les moins quinze degrés et l'ours tourneboulant dans la rue, emporté par une rafale de vent un peu trop forte ... Dans ces cas là, votre invité transi de froid va lentement s'extirper de la neige pour venir toquer à votre porte en grelottant. Dans ces cas là le mieux que vous puissiez faire c'est de le laisser à la porte (ça lui apprendra à venir vous emmerder le jour du réveillon, le bougre !) mais vous êtes éduqués, donc malheureusement vous le ferez entrer. Et là c'est pire qu'un bébé, il met de la neige partout, vous confie un anorak bardé de stalactites, se dévêt en vitesse, vous impose la vision de son visage rougi par le froid et de sa goutte au nez. En somme une véritable horreur en trois dimensions dans votre hall d'entrée. Un seul moyen d'abréger les souffrances que vous endurez, mis à part le coup de pelle à neige sur la nuque puisque vous êtes éduqués, c'est de lui servir à boire. Et là, prétextant le froid qu'il endure comme raison pour faire dans l'original vous lui fourrez dans les mains un bon verre de vin chaud. Toujours étonnant car peu de personnes savent préparer du vin chaud (mais vous êtes un hôte, votre point fort c'est de simuler que vous savez faire quelque chose alors vous improviserez). Mais le vin chaud c'est parfait pour plusieurs raisons, premièrement il est clair que cela réchauffe, en plus il n'y a pas plus dans l'esprit de noël que le vin chaud. Pour l'accompagner et quitte à être dans l'esprit un peu plus traditionnel n'hésitez pas à prendre également des châtaignes grillées (le four sait faire ça très bien). Non seulement vous réchauffez l'invité assez bête pour croire que vous aviez vraiment envie de le voir, même qu'il a faillit crever sur le chemin ... Tant pis on s'arrangera pour que cela se fasse au chemin du retour. Vous lui faites vivre un vrai conte de noël auquel il ne manquera plus que de la neige visible à la fenêtre. Pour ce dernier point vous n'aurez pas beaucoup de moyens d'agir, encore que.

- La bien urbaine : Non point dans le sens "je vous conchie citadins gras et libidineux" mais dans le sens souvent "être urbain" (poli, serviable et tout le toutim). Ainsi donc vous êtes parfaitement élevé, savez dissimuler le balai qui vous comble le fondement derrière sourires maîtrisés et discussions sans dérapages diplomatiques possibles. Et vous vous rabattez sur les classiques apéritifs du réveillon à savoir les sacro-saints champagnes, c'est un très bon choix en effet. Mais quitte à faire cela faites le bien car avec ce breuvage à forte teneur en gaz une faute de goût d'amplitude 9 sur l'échelle De Fontenay peut très rapidement avoir lieu. Sachez en effet que les bulles peuvent une fois versées dans la flûte, être l'indicateur le plus certain de la saleté de ce récipient. En effet les bulles de champagne réagissent à la moindre imperfection de lavage et produisent nettement plus de bulles dans un verre sale. Attention donc car si l'invité pourrait peut être ne pas faire la différence, il n'en est pas moins certain que vous vous en sentirez honteusement coupable. Et la culpabilité, c'est comme les secrets bien gardés, ca se voit dans le regard. Or je vous rappelle que vous êtes en guerre, donc chamoisine et huile de coude pour des verres bien lavés.

- Cas particulier : Il se trouve toujours de fieffés salauds qui n'aiment ni le vin chaud, ni le champagne. Dans ce cas là permettez moi avant tout de vous assurer que vous choisissez bien mal vos amis quand même. Là c'est brandir le bâton pour vous faire taper les doigts et plus, car il y aura des affinités. Donc pour les grincheux de la bubulle et du clou de girofle, je ne saurais que vous conseiller un blanc d'Alsace comme les riesling ou les gewurztraminer. Si ils n'aiment toujours pas le vin, alors là il est sûr et certain qu'en plus de ne pas savoir choisir vos amis vous n'avez aucunes raisons de faire un réveillon bien organisés, encore moins que de lire ces conseils ! Alors prenez votre oasis et vos chipsters, téléchargez vous un MMORPG puis laissez moi travailler et m'épanouir merde !


L'entrée (Ou le début)


Ça y est ... l'invité est arrivé, a bu son premier verre d'apéritif (s'il est discret), descendu une bouteille de champagne en chantant du paillard (Bien fait pour vous et votre égo de maître(sse) de maison). Parfois il s'accompagne de votre famille proche, voire il en fait même partie ... Dans ces cas là ne paniquez pas et subissez tout sourire l'assaut de cette dernière. Au moins vous êtes en territoire connu, pas de dangers majeurs en vue, vous avez même le droit de passer un bon moment. Avec une candeur accompagnée des traditionnels deux ou trois verres dans le nez pour faire passer votre stress, vous tapotez du couteau à bout rond sur la flûte à champagne pour annoncer le passage à table. Votre timing est pour l'instant à peu près respecté, vous n'êtes pas encore cité dans les comparatifs de retards aux cotés d'une célèbre compagnie ferroviaire.

A partir de ce moment nous rentrons dans le sujet proprement dit ... Restons quelques peu traditionnels voulez-vous bien, pour présenter les vins accommodants à la position de premiers sortis. Considérons les plats habituels en entrée de réveillons dans nostre bonne terre de France.

- Le foie gras : Classique, gras, de bon goût. Cet organe volailler ayant habituellement pour rôle d'aider à l'assimilation de certaines substances par l'organisme se retrouve souvent sur les tables. Et c'est normal parce que c'est très bon, que dis-je c'est parfaitement parfait de chez la parfaititude. Vous en voulez une preuve ? Les Romains considéraient les oies sacrées. Outre le fait que vénérer un piaf ne mène jamais à rien de bon, si des personnes capables de manger des oreilles de truies confites et des ... testicules de moutons n'appréciaient pas le foie gras, c'est bien que c'était bon déjà à l'époque. Alors mangez en et sans me faire prier je vous recommande particulièrement avec ce plat un Montbazillac, vin blanc liquoreux qui sait s'accorder en toute harmonie avec ce type de plats. Et si vous voulez faire du foie gras un des éléments d'une composition sucrée-salée (c'est à la mode ces derniers temps), pas besoin de changer de vin. Cela marche très bien également avec le Montbazillac. Presque le couteau suisse de l'entrée de réveillon ce picrate !

- Les fruits de mers : Personnellement il s'agit de mon entrée en matière préférée lors d'un repas de réveillon, les plateaux de fruits de mers que prépare mon père sont toujours un grand moment de bonheur. De plus il s'agit de la personne qui m'a initié aux vins et à leurs subtilités, donc cela rajoute une touche particulièrement personnelle à ce sujet. Ce petit rendu à César passé, il est maintenant temps de nous pencher sur les vins s'accommodant avec les fruits de mers. Eh bien là sans surprise, ni heurts et encore moins problèmes de choix liés à l'hésitation. Prenez du blanc car c'est fait pour, peut être pas intentionnellement mais la nature (encore une grande alcoolique celle là) a voulu que cela soit comme ça. Autant parfois j'ai tendance à me plaindre de ses choix, mais là c'est du tout bon. Si je devais énoncer un cépage ayant ma préférence dans cette configuration je serais partagé entre les Saint-Chinian et les Viognier. L'un comme l'autre se marient bien avec les produits de la mer, si on cherche vraiment à faire dans la perfection j'irais jusqu'à dire Saint-Chinian pour les fruits de mers et Viognier pour les poissons. Ca me rappelle un restaurant où l'on nous avait servi un menu basé sur une déclinaison de thon accompagné de Viognier ... J'en salive encore.

Le plat de résistance (Il est long cet article hein ? =P)

Voilà ... Des chips et de l'iode dans le bide, sans compter les verres que vous ne comptez plus car c'est bien connu dans le vin, le frais est dans le fond de la bouteille ... Vous abordez l'étape suivante avec l'œil acéré de celui qui est ravi de pouvoir quitter la table quelques secondes sous les regards envieux de tous et surtout des enfants. Parce que le plat de résistance est maintenant prêt à être amené sur la table, sous les yeux encore gourmands des convives (ne vous inquiétez pas, une heure après on change de registre ...).

Petit interlude, il se peut que vous soyez un illuminé notoire ayant décidé de faire original. Dans ce cas là non seulement vous êtes dangereusement sécessionniste et avez opté pour du poisson en plat de résistance. Avez vous un temps soit peu pensé à la tradition ? Le poisson c'est somme toute assez léger, ca se digère vite et c'est bon pour l'organisme. Alors rangez moi votre piscus et allez me sortir le gigot, non d'une crèche !

Ah, j'allais oublier. Deuxième interlude, il se peut également que vous soyez un illuminé notoire mais dangeureusement traditionnaliste qui opte pour les treize plats de Noël. Dans ce cas là priez pour moi avant le repas car je n'aurais pas le temps d'y penser. Puis pour vos vins je pense que vous savez déjà prendre. Allez, bonne soirée.

Revenons un peu à nos brebis mes très chères ouailles. Nous parlions donc du plat de résistance de votre repas de réveillon et j'enchainerais donc en pensant très benoîtement que vous êtes somme toute assez prévisible. Donc vous opterez pour la pièce de viande rouge car tel est le bon plaisir de vos papilles, de votre serviteur et de l'intégrité de son article. La pièce de viande rouge donc est un des plats traditionnels de noël qui peut se trouver relativement partout (chez votre artisan boucher, en supermarché, en forêt, dans la crèche du coin de la rue, etc ...). Et dans ce cas là vous aurez tout loisir de vous perdre dans le choix de votre vin pour l'accompagner. En effet nous rentrons là dans le royaume du rouge (le picrate hein, pas le blogueur et ce même si les deux s'associent bien) qui est par définition le vin le plus décliné que l'on puisse trouver sur le marché et sur le nez des vieux connaisseurs. Toute pièce de viande saura s'accommoder de n'importe quel bon vin rouge. Mais la grande alliance que vous pourrez réaliser se retrouvera dans la réflexion que vous porterez sur le lien entre la sauce de votre viande et le vin choisi.

Il suffit en effet d'y réfléchir quelques secondes. La sauce est composée de sa texture onctueuse qui est en soit très neutre mais à laquelle se trouve en permanence rajouté des combinaisons d'épices et d'aromates qui lui donne toute sa saveur. On retrouve souvent soit des sauces très relevées, constitués par de nombreuses combinaisons et d'autres un tant soit peu plus douce qui auront vocation à accompagner des viandes au goût fort en bouche à l'image des gibiers. De même le vin rouge est en soit assez neutre mais peut être pour l'occasion décliné entre les vins forts en bouche, très tanniques, et les vins plus boisés, laissant des arômes de fruits rouges en arrière bouche. Si vous ne voulez pas risquer de mauvaises surprises (l'hôte n'est jamais à l'abri d'une erreur) je vous conseille de rester assez constant dans le respect des associations suivantes.

- Sauce relevée, vin fort : Une sauce aux nombreuses nuances n'a en soi pas beaucoup d'intérêt si elle est associée à un vin très fruité. Au contraire le mélange des genres est rarement une bonne chose dans la préparation d'une table, contrairement à ce procédé dans d'autres domaines comme l'amour par exemple. Maintenant qu'une belle plaisanterie toute mignonne et gentille vient d'être écrite par mes soins, revenons en au picrate je vous prie. J'aurais tendance à conseiller de mettre quelques euros en plus dans le vin rouge, les bas prix étant rarement d'une très bonne qualité. Ainsi ais-je pu retenir deux cépages qui s'accorderont bien avec une sauce puissante. Le Notre Dame des Anges, un AOC Collioure qui m'a particulièrement surpris lorsque je l'ai dégusté en bar à vin la première fois. Il ne met pas une grosse baffe mais est bien plus qu'appréciable sur une table de noël. Le deuxième cru qui me paraît être appréciable sera un Saint-Emilion Grand Cru, le Château Cheval Brun. Très concentré et généreux, il s'équilibre parfaitement avec des piments par exemple.

Certains d'entre vous pourraient se demander pourquoi accorder un vin puissant à une sauce puissante ? Ça risque de faire exploser la bouche, tout du moins sur le papier, mais il se trouve que c'est le contraire qui se produit. Si la sauce est explosive, un contrepoids de puissance s'impose pour ne pas exploser d'où l'utilité d'un vin fort. De plus l'alliance de ces deux parties permet un retour en bouche à coup sûr original.

- Sauce douce, vin boisé : (15h17, je suis sur ce papier depuis maintenant trois heures, j'ai mal aux doigts) Venons en à la deuxième partie de cette apologie des alliances pas forcément logiques. Quoique cette nouvelle alliance est pour le coup tout à fait normal si l'on y réfléchit en profondeur. Les sauces douces ont souvent tendance à tirer sur le fade où à n'apporter aucune surprise. Attention, je ne mets pas en doute vos talents de cuisiniers (ce serait indécent) mais lorsqu'elle commence à refroidir, la sauce douce perd vite de sa rondeur et donc de sa saveur. L'accompagner d'un vin plus boisé que fort va mettre en avant une alliance de rondeur de notes fruités, des arômes de fruits rouges, de vanille et tant d'autres petites surprises. Pour ce faire encore une fois, deux références. Premièrement un vin provenant d'une région viticole connue pour ses vins plus doux et fruités, le pays du Val de Loire. Ainsi donc je vous présente le Petit Bourgeois Cabernet qui accompagnera vos sauces douces de ses saveurs de fraises, de framboises et d'un retour en bouche rappelant les épices comme la cannelle. Pour la suite, j'aurais tendance à rester très régionaliste et rester dans le Val de Loire avec le Saint Nicolas de Bourgeuil, fruité et frais il n'est pas réellement un vin de fête mais appréciable avec une sauce très légère.

Le dessert (on y arrive enfin !)

Ça y est ... Vous avez réussi à donner à l'invité les restes du plat principal, il semble presque exploser sous la digestion forcée de tout ces bons mets. Ça lui apprendra à ce cuistre, vous dérangez alors que vous attendez le Père Noël armé de votre pelle à neige pour lui rappeler que les pulls qui grattent ne correspondent pas à votre idée du "cadeau si l'on est sage". Les enfants jouent dans leurs coins avec la queue de votre chat, dont l'agacement est proportionnel avec votre peur de la vaisselle qui suivra ce repas. A l'instar de votre félidé préféré vous préférez penser à autre chose et vous concentrez sur l'apport du dessert tandis que sieur le chat monte sur une étagère pour avoir la paix. Il a vraiment la belle vie celui là ... va falloir penser à lui acheter un pull qui gratte.

Et là, j'entends les gens protester : Keuwâââââ ? Pas de fromages à un réveillon ? Antéchristeuh du bon goût ! Mange des hamburgers et cache toi !

Donc sachez que je ne prends que rarement du fromage aussi n'y en a t-il pas à ma table. De plus après un plat de résistance optimisé pour le réveillon, le fromage non merci. Et puis c'est mon blog alors j'écris ce que je veux ! Na ! Donc le dessert qu'on va ancrer encore une fois dans la tradition : la bûche de noël. Je vous passerais les commentaires vaseux sur la blague de la buche en bois nappée dans du chocolat pour faire rire. C'est vraiment con de gâcher du bois pour ça. Alors, quel alcool mettre en œuvre avec un dessert tel qu'une bûche au chocolat ? Soyons clairs cela m'étonnerait qu'il soit encore possible pour vous d'avaler avec plaisir encore une goute de vin, repassons donc au champagne. Tout du moins c'est que je proposerais personnellement, ce n'est en effet pas par envie d'en finir vite avec cet article. Il s'agit réellement d'un constat simple, le champagne est léger et s'accorde donc bien avec les desserts.


Et pour finir (oui, vous avez bien lu)


J'espère que cet article vous aura plu, je constate avec effarement que dès qu'il faut parler bouffe et alcool je suis bien plus inspiré que pour tout le reste. Enfin, cela fait au moins un sujet que je suis sûr de maîtriser. Lêchez vous bien les babines et bons préparatifs du réveillon à tous.

lundi 6 décembre 2010

En attendant plus consistant ...

... Une petite note en attendant un bon gros pavé comme je sais les écrire c'est toujours important. Surtout que j'avais déjà prouvé sur ce blog que je suis tout à fait capable d'écrire des tonnes sans avoir réellement de sujets. C'est un peu un talent naturel que je remets sans arrêt à l'ouvrage ne serait-ce que pour être sûr qu'il ne croupira pas dans son coin.

Mais bon il y a tout de même quelques changements vous l'aurez certainement remarqué rien qu'en arrivant sur votre dose de turpitudes littéraires habituelles que le design à changé. Ce ne sera peut-être pas l'habillage définitif mais il fallait bien faire quelque chose pour changer de cet amas ocre sans grand reliefs. Force est de reconnaître que cette fois ci du relief il y en a vous êtes bien d'accord je pense. Un brin illisible me semble t-il, donc provisoire.

Il n'y a pas que ça qui à changé mais bon cela serait bien trop long à analyser. Alors contentons nous de l'expliquer ce qui sera déjà assez bien, partons donc maintenant pour les terres de mon égocentrisme scriptorial. Lorsque j'ai redémarré ce blog je me disais que ce serait quelque chose pour passer le temps plus que quelque chose abordé en tant que véritable outil de travail sur moi même, mon style, mes difficultés à tenir des délais et élaborer des histoires longues. Sans pour autant nécessiter la révélation du sujet de mon prochain article, il m'apparaît au cours de son élaboration comme une envie de développer une vraie histoire. Un peu comme les feuilletons dans les journaux, mais en mieux et en digital (vachement vendeur dis comme ça).

Ainsi donc attendez-vous à des mises à jours un peu plus régulière et même une saga à suivre. Sur ce je vous souhaite une bonne attente et je vais chercher un moyen de pas me tuer les doigts à force de tapoter mon clavier dans l'attente des chapitres finis.

Bises à tous ^^

dimanche 21 novembre 2010

Nouvelle rubrique, nouvel article !

Au moment où je commence à taper cela, un doute m'étreint ...

Est-ce que pour nourrir ce blog ma seule motivation sera de créer de nouvelles rubriques, avec un article dans chaque et enfin plus rien. Ce serait une certaine idée de l'organisation, mais au niveau productivité je serais un peu merdique non ? En tout cas c'est ce qu'il me semble.

Bon ... où en étais-je moi déjà ? Ah oui, nouvelle rubrique en effet. Vous pouvez la trouver sur le coté droit de votre écran, juste devant vos yeux. Elle est bien nommée : Des fils, une toile. Cette modeste section va donc nous faire le plaisir de traiter des petits coups d'œils que je vous invite à avoir sur d'autres blogs (en majorité) et de sites internet ( En majorité aussi, ces parenthèses servent juste à combler le vide incessant qui traine dans mon cerveau quand il s'agit d'être inspiré. Et cela risque de durer un petit bout de temps, car voyez-vous cela fait deux jours que je laisse maturer l'article dans les brouillons du blog. D'ailleurs vive la fonction brouillon de blogspot, même pas besoin d'archiver ça dans son propre ordinateur, même si ca dure pas longtemps de faire un copier-coller j'aime pas ça. Bref, comment être réellement prolixque en parlant simplement des liens que je vais mettre sur mon espace personnel ? Telle est la question que je m'étais posée au départ et je dois avouer qu'elle me turlupine toujours. En effet comment faire en sorte de bien expliquer ses liens, comment donner envie aux autres d'aller les voir mais surtout comment expliquer pourquoi on créé ce lien ... Dure question je trouve. Mais bon, même mon manque d'inspiration peut prendre fin et on va maintenant passer au descriptif sans plus tarder.)

Alors, ces liens dont je vous fais baver la babine entre mes babillages ... Les voici !


Premier de la série, Le monde pas pire. Blog de mon ami Rouge, très doué lorsqu'il s'agit de tenir un crayon, d'incarner des personnages en jeu de rôle (objet d'un article, un jour), d'utiliser un ordinateur avec maestria, de dresser lesdites machines. Ou en étais-je ? Ah oui ! Tenir un crayon, c'est ce qu'il fait sur son blog également. Entres histoires absurdes, humour dosé et second degré extrême, nul doute que Rouge saura faire long feu dans la blogosphère. Cependant il n'est pour l'instant qu'au début de son blog, idée que je lui ai cédé (suggéré, quémandé, supplié). Mais il mérite sa dose d'attention et c'est ça qu'est bon ! Faisons le connaitre.

En deuxième vous pouvez trouver Robotic love. Il se trouve que j'entretiens un intérêt particulièrement acéré pour les hautes technologies, pas seulement parce que j'utilise un ordinateur et que j'ai plus que des tendances geeks, non cela va bien au delà. J'aime me tenir informé des dernières innovations et pour ce faire je visite plusieurs sites et autres blogs. Bien que Robotic love commence à avoir sa petite réputation, j'aime à rendre l'ascenseur à Aratta, membre de mon blog et amie très chère. J'espère que tu te portes bien et bonne chance pour la suite.

En troisième et enfin pour cet article, veuillez parler anglais et rire devant The unspeakable vault. Un autre blog de bande dessinée entièrement en anglais mais réalisé par un français, goominet. Attention il faut au minimum une ceinture rouge en Mythe de Chtulu, l'œuvre de H.P Lovecraft pour comprendre les niaiseries et les blagues que goominet distille au fur et à mesure de ses comics.

Bien sûr d'autres liens viendront étoffer mes recherches sur le web incessament sous peu. Mais nous allons nous arrêter là pour le moment j'en suis quasiment certain, alors surfez bien et surtout revenez souvent ici. Non pardon ... REVENEZ SOUVENT ICI. C'est un ordre.

samedi 20 novembre 2010

Pendant ce temps là , à Vera Cruz.

Billets d'humeurs, critiques cinématographiques, récits de voyages (réels ou imaginaires), tranches de vie et autres autobiographies d'un onanisme intellectuel confinant au voyeurisme.

Oui ce blog ne changera pas énormément de tous ceux que vous connaissez mieux, qui sont depuis plus longtemps logés dans vos favoris, de vos marque-pages ou que sais-je encore. En attendant ce petit morceau de moi que je me fais fort de vous offrir sera un endroit que j'espère mieux entretenir que mes précédents blogs. D'ailleurs tant qu'on y est répondons à cette question, pourquoi un blog ? Même si je ne suis pas le plus grand informaticien parmi toutes mes connaissances, je serais tout à fait capable de me créer un vrai site sur internet avec un peu de temps et d'entraînement. Mais du temps il me faut bien avouer que j'en ai déjà peu, alors de la à le gaspiller pour m'entrainer … Cela serait bien trop efficace pour moi, c'est pas mon genre. J'ai toujours été un peu flemmard, je me suis parfois laissé entraîner dans les tréfonds de ce défaut, mais je compte bien le garder un minimum. C'est très agréable d'être flemmard quand on sait bien s'y prendre, j'aurais tout le temps de vous montrer comment on peut s'y prendre d'ailleurs.

Mais revenons au sujet, pourquoi un blog ? Certainement parce que j'éprouve une certaine envie de confier une grande partie de mes réflexions et surtout de les éprouver face à d'autres avis. Savoir qui on est passe en effet selon moi par une bonne part de remise en question et cette dernière ne peut être (encore une fois selon moi) efficace que quand l'image que l'on donne aux autres nous est renvoyée par ces derniers. Tout passe par analyse dans mes remises en questions, rien d'instinctif, mais je ne peux pas provoquer tous les déclics me permettant d'entamer ces remises en question. De là à dire que j'envisage ce blog comme une thérapie personnelle, c'est un pas que je ne pense pas devoir franchir. Je vais bien dans ma tête, je suis bien comme je suis. Mais être moi-même implique ces questionnements et de trouver les réponses qui pourront les combler. Donc ce blog est en ce sens plus une aide pour moi même, pour avancer dans ma propre vie, que pour toute autre personne. Pas besoin de me justifier car je mets du temps à écrire un nouvel article, juste être moi-même.


J'avais déjà tenté l'expérience au final, avec ce même blog il y a une bonne année, voire même plus encore et c'était un échec. En même temps je m'y attendais et ce ne sont pas les rares visites qui m'ont fait enterrer les Tranches de vies. Moins d'envie, de temps et de possibilités d'avoir de cette dernière denrée qui à l'instar de l'innocence devient de plus en plus rare avec le temps. Voilà pourquoi ce blog avait été remisé et ce fut une bonne chose, qui m'a permis de comprendre réellement où j'en étais et à quoi je voulais vouer ce blog, comme je l'expliquais un peu plus haut. Nous verrons donc bien qu'est-ce qui se retrouvera gravé à jamais ici, sur cette plateforme numérique.

Bienvenue les gens, puissiez-vous apprécier la ballade.